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EBE (ancienne adresse): Qu'est-ce qui motive les écolosceptiques ?

lundi 2 juillet 2007

Qu'est-ce qui motive les écolosceptiques ?

Je lisais il y a quelque temps un billet sur le blog de Ludovic Delory, qui entendait dénoncer l'écologisme aveugle
face à la question de l'origine humaine des changements climatiques qui, rappelons-le, divise la communauté scientifique.
Et d'appuyer ses propos par un lien vers le site www.climat-sceptique.com.

Eh bien moi, ça me sidère. A partir de quand pourra-t-on se passer de cette précision ? Ne devrait-on pas également adopter la même prudence lorsqu'on mentionne la théorie de Darwin, par exemple ?
Face à la théorie de l'évolution qui, rappelons-le, divise la communauté scientifique.

Car toute théorie scientifique est susceptible d'avoir ses contradicteurs. Néanmoins, quel est encore l'intérêt de prendre des pincettes quand l'écrasante majorité des scientifiques soutiennent l'hypothèse de l'origine humaine du réchauffement climatique ? Y compris, et depuis peu, les experts du Giec, qu'on aurait du mal à qualifier d'écologistes aveugles étant donné la très grande réticence d'un certain nombre d'Etats qui les mandatent à reconnaître une origine humaine aux changements climatiques...

Qu'est-ce qui est le plus irrationnel : "l'écologisme aveugle" ou l'écoloscepticisme borné ?

Entendons-nous bien. Je ne remets pas en cause la liberté du débat scientifique, et je ne vois aucun inconvénient à ce que des chercheurs défendent une vision hétérodoxe sur cette question. Mais il serait naïf de croire en une pure neutralité du débat scientifique, surtout à ce sujet. Les climatologues doivent être conscients des conséquences politique de leurs positions. Je suppose que c'est le cas a fortiori lorsqu'on crée un site internet qui appelle à la "résistance à l’air (réchauffé) du temps". Ce faisant, on milite carrément contre la prise en compte des préoccupations environnementales. Car après tout, même si l'on est convaincu du caractère abusivement alarmiste du discours actuel sur le réchauffement climatique (vous l'aurez compris, ce n'est pas mon cas), faut-il freiner la prise de conscience qu'il engendre dans l'opinion publique ? Il me semble que ce serait contre-productif, à moins de nier l'existence d'un impact négatif de l'activité humaine sur l'environnement.

Qu'est-ce qui peut motiver ces écolosceptiques ? Un profond souci d'honnêteté intellectuelle ? Ou, versant négatif de cette idée, un fort penchant réactionnaire ? La tendance est assez fréquente dans la "blogosphère" pour rendre cette hypothèse crédible...
A moins que la réaction, bien plus rationnelle, relève d'un soutien à ce point indéfectible à l'économie libérale de marché qu'il conduit à s'opposer à tout ce qui pourrait entraver l'oeuvre de la main invisible ?

19 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo. Votre message est JUSTEMENT un condensé de tout ce qui peut motiver un écolo-sceptique.

1. L'assimilation des climato-sceptiques (et plus précisément de ceux qui rejettent la cause anthropique) aux créationnistes, est un bel exemple de sophisme. C'est tenter d'amalgamer les deux positions comme étant équivalentes : vous tentez d'assimiler la position de quelqu'un qui exprimerait son scepticisme quant à l'impact de l'activité humaine sur le climat à celle de quelqu'un qui mettrait en cause la théorie de l'évolution. Le fait que les caractéristiques génétiques d'une population évoluent au cours du temps est un fait démontré et démontrable. Le mot "théorie" ne concerne ici que les explications que l'on donne aux mécanismes qui causent l'évolution. Pour prendre une analogie avec la "théorie" du réchauffement climatique, beaucoup de sceptiques (dont je suis) ne remettent pas le réchauffement climatique en cause (c'est un fait mesurable et indéniable) mais en contestent la seule origine humaine et/ou l'importance réelle qu'on lui donne.
Il y a des éléments troublants qui sont SYSTEMATIQUEMENT exclus des débats ou minimisés, non pas parce qu'ils sont scientifiquement erronés, mais parce que les souligner met en péril les théories catastrophistes qui servent bien l'un ou l'autre lobby écologiste et/ou politique. Ainsi, celui selon lequel toutes les planètes du système solaire connaissent actuellement des bouleversements climatiques observables. Ca la fout mal pour la théorie anthropique, ça, non ?

2. Il suffit de se renseigner un peu pour comprendre que le fameux "consensus" qui nous a été vendu par les médias n'est pas aussi "consensuel" qu'on veut bien nous l'annoncer. Et d'ailleurs, le serait-il même, un consensus n'a JAMAIS été synonyme de vérité définitive en science. Les contre-exemples (de jolis consensus bien consensuels démolis par les positions sacrilèges de l'une ou l'autre brebis égarée, parfois traînée dans la boue, ridiculisée, interdite de publication et de colloque) sont légions.

3. La raison même des positions parfois virulentes des sceptiques en la matière n'est-elle pas liée à ce matraquage catastrophiste qui fausse irrémédiablement le débat ? Qui avait intérêt à amener les médias dans un débat qui aurait dû se faire sereinement entre spécialistes, sur base d'arguments rationnels, pesés, analysés, démontrés ... avant de les exposer au grand public ?

4. Car le problème est bien là : on nous parle d'urgence, de décisions de la dernière chance à prendre dans les 20 années qui viennent, le tout enrobé dans une argumentation qui est souvent indigente et qui manifestement à des relents politiques : il a fallu "négocier" dans les débats du GIEC, comme entre commerçants, de combien la température et les océans étaient supposé monter dans le siècle à venir. Et je te propose 3°, et moi je dis 4, et qui dit mieux ? Le plus grave dans l'histoire, c'est que ce battage médiatique sur des causes qui pourraient n'être qu'imaginaires ou largement surestimées nous fait peut-être passer à côté des enjeux réels et des mesures qui peuvent vraiment être efficaces. Le protocole de Kyoto n'est pas neutre économiquement et sa mise en application impactera essentiellement les pays en voie de développement. Mais n'est-ce pas le but visé, finalement ?

Anonyme a dit…

Quelques liens à consulter:

http://video.google.fr/videoplay?docid=-4123082535546754758&hl=fr

http://leblogdrzz.over-blog.com/article-10934614.html

Anonyme a dit…

Je ne suis pas d'accord avec la réaction précédente (qui se range derrière les ecolo-sceptiques).

1° On peut raisonnablement concevoir que les médias et l'air du temps ne nous mentent pas en exposant que la majorité du monde scientifique se range derrière l'hypothèse d'une cause anthropique majeure au réchauffement climatique.

2° Il est particulièrement spécieux de considérer que, parce que les échos scientifiques minoritaires n'auraient pas - ou auraient certainement moins - voix au chapitre, ils recèleraient quelque vérité que des "lobbies écologiques ou politiques", par ailleurs non autrement identifiés, voudraient nous cacher.

3° Ce curieux renversement des perspectives critiques est malheureusement coutumier d'Internet

4° la "théorie du complot" que vous formalisez (et qui viserait à déforcer les économies des pays en voie de développement) n'en est malheureusement qu'un avatar supplémentaire.

Bien à vous,

R. Fonteyn

Anonyme a dit…

@ R Fonteyn

1.

On peut également raisonnablement concevoir le contraire.

Et pas besoin d’invoquer la théorie du complot pour cela, d’ailleurs. Une simple combinaison d’intérêts particuliers : celui des médias à qui le catastrophisme ambiant fait vendre du papier et des heures d’écoutes ; celui de certains climatologues qui peuvent y voir un moyen de bénéficier de fonds qu’ils n’auraient jamais pu espérer autrement ; celui des associations écologistes surfant sur la peur qu’elles génèrent pour garnir abondamment leurs caisses ; celui des politiciens qui trouvent là une cause qui ne mange pas de pain pour redorer leur blason et détourner l’attention de leur impuissance de plus en plus grande à faire face aux problèmes du monde … tout cela donc, combiné au suivisme habituel de la population suffisent amplement à expliquer l’hystérie collective relative au réchauffement climatique.

2.

Encore une fois, il serait TOUT AUSSI SPECIEUX (sinon plus encore) de rejeter leurs arguments sous prétexte qu’une majorité (qui, je le répète n’est qu’illusoire une fois que l’on se renseigne un peu sérieusement. Les deux liens cités dans un message ci-avant ne constituent qu’un échantillon de ce que l’on peut trouver et qui montre clairement que l’unanimisme n’est pas aussi clair que les médias et les associations écologistes le disent). Inutile de rappeler ici, j’imagine, le nombre de fois où, en science, c’était la minorité qui détenait la vérité.

Xime a dit…

@ Anonyme :
- Bien sûr, le parallèle avec les créationistes est exagéré. Mais ce n'était pas là le fond de l'argument; je ne faisais pas une comparaison, je voulais juste démontrer par l'absurde que la phrase en question peut s'appliquer à tout et n'importe quoi, puisque tout est susceptible de diviser la communauté scientifique (et c'est heureux).

- "La raison même des positions parfois virulentes des sceptiques en la matière n'est-elle pas liée à ce matraquage catastrophiste"
Vous accréditez mon hypothèse de la tendance réactionnaire...

@ R. Fonteyn :
C'est intéressant ce que vous dites à propos du renversement de perspective assez fréquent sur internet. Mais sans doute est-ce lié à la possibilité pour les opinions minoritaires d'acquérir une assez grande visibilité. A tel point que, parmi les blogs, on trouvera plus souvent une défense de celles-ci... Signe qu'ils représentent vraiment le contre-pouvoir qu'on dit, face à la presse ? Peut-être aussi qu'on trouve l'origine de cette tendance dans les raisons qui poussent un blogueur à écrire un billet : il va rarement écrire juste pour dire qu'il est d'accord avec telle ou telle opinion consensuelle relayée par la presse.

@ Anonyme :
A partir du moment où on ne rentre pas dans le fond de la question scientifique en jeu, je ne vois pas à quel autre critère se fier que celui de l'autorité. Et donc, en l'occurence, celle de la majorité de la communauté scientifique.
A moins que vous soyez qualifié pour trancher la question de manière scientifique, soutenir la théorie hétérodoxe n'est jamais qu'un choix...

Anonyme a dit…

@ Xime

"Vous accréditez mon hypothèse de la tendance réactionnaire..."

Ah bon ? Je ne vois pas trop en quoi. Je ne suis pas "réactionnaire" personnellement, juste "libéral" au sens premier du terme. Ou libertarien, plus exactement. Il est vrai que, sous nos cieux, on se plait très vite à qualifier de "réactionnaire" tout ce qui n'entre pas dans certains schémas bien-pensants.


"je ne vois pas à quel autre critère se fier que celui de l'autorité"

Ah, mais c'est probablement fondamentalement ce qui nous distingue, justement. L'argument d'autorité ne m'a jamais impressionné. Encore moins quand "l'autorité" en question se révèle être un "machin" tel le GIEC, dépendant de l'ONU et terriblement politisé.

Par ailleurs, je me contente seulement de rappeler qu'en science, le doute est salutaire. Et que dès lors qu'une "majorité" de scientifiques s'emploie a marteler qu'elle détient la vérité, par médias interposés, la démarche me semble des plus critiquables.

Je me souviens d'un débat (agité) récent dans Science où une certaine communauté scientifique s'interrogeait sur l'opportunité de travestir les faits et de mentir dès lors qu'il s'agissait de défendre "l'intérêt et le bien commun". Pardon ? Qui en décide ?

Anonyme a dit…

1. J'ai regardé avec beaucoup d'intérêt la video dont vous avez indiqué le lien et qui réfute l'hypothèse d'un réchauffement climatique dû au CO2. Le propos est habile et je n'ai pas la compétence pour le contredire. Je m'interroge cependant- puisque tout est affaire d'intérêt- sur les auteurs du documentaire, leurs intentions et , naturellement, sur la validité des sources et la représentativité des personnes interrogées.

2. Ce documentaire et vous -même- m'apparaissez cependant exagérément univoques lorsque vous passez sous silence l'évident intérêt de lobbies économiques à contredire l'hypothèse anthropique.

3. Je pense que la "vérité" n'est effectivement pas affaire de majorité ou de minorité. Il n'en reste pas moins qu'il est simplement moins rationnel, a priori, de se ranger à l'opinion d'une minorité. "Ce n'est pas parce qu'ils sont minoritaires qu'ils ont raison".


4. Internet généralise l'horizontalité du savoir et dé-hiérarchise toute forme de connaissance, ce qui entraîne que n'importe quelle idée peut y être exposée sur le même plan que n'importe quelle autre. Je ne pense pas dès lors pas qu'un examen sérieux de la question puisse se statisfaire de pareil médium.

Anonyme a dit…

s.R.Fonteyn

Xime a dit…

Pourriez-vous indiquer au moins un pseudo quand vos soumettez un commentaire ? Ca rendra la discussion plus claire (il suffit de cliquer sur "Autre", et d'indiquer votre nom ; il n'est pas nécessaire d'avoir un compte google).

"Par ailleurs, je me contente seulement de rappeler qu'en science, le doute est salutaire"

Mais bien entendu ! Je ne soutiens évidemment pas l'écrasement des positions minoritaires...
Seulement, face à la question de l'origine humaine du réchauffement, comme n'importe quelle question scientifique lourde de conséquences politiques, il s'agit de prendre des décisions. Les politiques ne peuvent pas attendre une hypothétique conclusion du débat scientifique pour agir.
C'est pourquoi le recours au critère d'autorité se révèle nécessaire non pas pour trancher la vérité scientifique, mais pour apporter une réponse politique qui a les meilleures probabilités d'être adéquate.

En tant que citoyen, non climatologue, j'estime donc que le pouvoir politique doit apporter une réponse à la mesure du danger que révèle l'hypothèse scientifique la plus répandue au sujet de l'origine du réchauffement climatique.

Vous parlez comme si vous sembliez à même de trancher la question de manière scientifique...

Anonyme a dit…

"Bien sûr, le parallèle avec les créationistes est exagéré. Mais ce n'était pas là le fond de l'argument; je ne faisais pas une comparaison, je voulais juste démontrer par l'absurde que la phrase en question peut s'appliquer à tout et n'importe quoi, puisque tout est susceptible de diviser la communauté scientifique"

Ah bon? Les créationnistes sont des scientifiques?


"Seulement, face à la question de l'origine humaine du réchauffement, comme n'importe quelle question scientifique lourde de conséquences politiques, il s'agit de prendre des décisions. Les politiques ne peuvent pas attendre une hypothétique conclusion du débat scientifique pour agir."

Revoilà le principe de précaution. Pour faire une parallèle avec votre raisonnement, cela reviendrait à arrêter des hommes pour des meurtres qu'ils n'ont pas commis, comme dans le film Minority Report.
Bref, des condamnations sans crime.

Imaginez:

"Seulement, face à la question de l'origine "ximienne" du quadruple meurtre louvaniste de l'an prochain, comme n'importe quelle question lourde de conséquences, il s'agit de prendre des décisions. Les policiers ne peuvent pas attendre une hypothétique conclusion du débat pour agir: il sera trop tard!"


Pour conclure, citons l'auteur-coordinateur principal du GIEC, Stephen Schneider:

“Comme la majorité des gens, nous aimerons voir un monde meilleur, ce qui se implique ici que nous travaillions à réduire les risques d’un changement climatique potentiellement catastrophique. Pour cela, nous devons avoir des soutiens importants afin de frapper l’imagination du public ce qui suppose bien sûr d’avoir un maximum de couverture médiatique. Pour cela, nous devons proposer des scénarios effrayants, faire des déclarations simples et dramatiques et éviter de mentionner le moindre doute que nous pourrions avoir.”


Bonnes vacances...

Xime a dit…

Tes comparaisons ne sont pas beaucoup plus honnêtes que les miennes :p

On ne peut pas dire que le crime n'ait pas encore été commis... Comme le fait remarquer Anonyme, le réchauffement climatique est un fait observable empiriquement.

Du coup il n'y a pas de péril environnemental et alors on peut se perdre dans d'interminables débats scientifiques, soit la théorie de l'origine humaine du réchauffement climatique est fondée, et il y a alors urgence à prendre des décisions.
Mais il y a quelque chose de paradoxal à repousser perpétuellement le moment où on conclura ou non à l'urgence. D'où ma distinction entre débat scientifique et politique.



Tu aurais du faire porter ta comparaison avec un jugement en référé, où des mesures conservatoires doivent être prises pour préserver les droits du demandeur...

Anonyme a dit…

"On ne peut pas dire que le crime n'ait pas encore été commis... Comme le fait remarquer Anonyme, le réchauffement climatique est un fait observable empiriquement."

Oui, encore que:
- tous les scientifiques ne sont même pas d'accord sur ce point-là et que
- les variations climatiques sont inhérentes au temps qui passe. Ainsi, dans les années 70, les scientifiques virent la température moyenne s'effondrer brusquement (et crièrent alors à une prochaine époque glacière). En outre, les évolutions de température actuelles ne sont rien par rapport à ce que l'Histoire des températures a enregistré au cours des siècles et des millénaires.

Toutefois, là n'était pas mon propos: je ne parlais pas du réchauffement climatique, mais bien de la responsabilité de l'Homme à cet égard.
Par conséquent, mon propos précédent était des plus pertinents: il n'y a aucun consensus au niveau scientifique quant à l'origine humaine du réchauffement climatique. Je pense même que les climat-sceptiques sont plus importants dans le milieu que les autres. (On parle de 4000 scientifiques au GIEC; mais c'est faux -- les trois quart des membres ne sont pas scientifiques.)


"Mais il y a quelque chose de paradoxal à repousser perpétuellement le moment où on conclura ou non à l'urgence. D'où ma distinction entre débat scientifique et politique."

Le débat politique porte uniquement sur "capitalisme vs communisme" et n'est qu'un remake puant de ce que le XXème siècle nous a offert comme spectacle.


"Tu aurais du faire porter ta comparaison avec un jugement en référé, où des mesures conservatoires doivent être prises pour préserver les droits du demandeur..."

Encore une fois, il y a un préjugé à l'origine de ton avis...
En effet: où est l'urgence????? Personnellement, je n'en vois guère. La majorité des scientifiques non plus.

Xime a dit…

Ah mais non !

Si on considère que pour déterminer s'il y a urgence à conclure sur une question, il faut d'abord résoudre cette question, alors on risque fort de ne laisser aucune chance de prendre des décisions qui répondent utilement à l'urgence alléguée.

Il faut donc opter pour une notion large de l'urgence : une menace suffisamment crédible pourrait en être la base. Ce n'est pas différent de ce que fait le juge des référés : lorsqu'il décide qu'une demande motivée par l'urgence est recevable, il ne dit pas encore si cette demande est fondée !

Mais passons : le véritable objet de mon article était de connaître les raisons qui peuvent pousser à s'opposer à (et même militer contre) la théorie de l'origine humaine du réchauffement, et donc à une prise en compte politique de préoccupations écologiques...

Des idées ? :)

Anonyme a dit…

"Si on considère que pour déterminer s'il y a urgence à conclure sur une question, il faut d'abord résoudre cette question"
(...)
"Ce n'est pas différent de ce que fait le juge des référés : lorsqu'il décide qu'une demande motivée par l'urgence est recevable, il ne dit pas encore si cette demande est fondée !"

Je suis bien d'accord avec ce que tu dis. Toutefois, ce n'est pas le fond que je souhaite que l'on tranche en "référé", pour reprendre ton image, mais bien la question de l'urgence en elle-même.
La jurisprudence regorge de requêtes en référé rejetées dans la mesure où aucune urgence ne justifiait ledit recours.
Si l'histoire venait s'arrêter à chaque fois qu'un groupe de cinglés (an 1000, voyantes Irma, scientifiques des années 70, Nostradamus, an 2000, scientifiques des années 2000, etc.) proclame la prochaine fin du monde, celui-ci serait en hibernation constante.


Je ne voudrais pas faire mon "troll" trop long. Je sais par expérience que, lorsque deux opinions sont inconciliables, le débat risque de devenir fatiguant pour l'hôte de celui-ci.
Je me contenterai donc, en guise de conclusion, de recibler le débat sur ta dernière remarque, à savoir:
"le véritable objet de mon article était de connaître les raisons qui peuvent pousser à s'opposer à (et même militer contre) la théorie de l'origine humaine du réchauffement, et donc à une prise en compte politique de préoccupations écologiques..."

En premier lieu, du côté des scientifiques, je dirais que c'est surtout le souci de la Vérité qui motive leurs quelques textes que la presse européenne daigne publier (alors que, rappelons-le, ils sont majoritaires).
Ensuite, du côté de certains journalistes et d'autres spécialistes de la question, c'est le fait de voir la liberté de la presse réduite à peau de chagrin via le phénomène des media subsidiés qui les motive à l'ouvrir sur la question.
Enfin, du côté de la politique, c'est la crainte de la résurgence d'une idéologie mortifère qui motive différentes personnes à crier gare aux manipulations dont sont victimes diverses populations sous contrôle étatique. A cet égard, je renvoie au dernier billet de mon blog, auquel on peut accéder en cliquant sur mon pseudo.

Anonyme a dit…

En réponse à "Qui avait intérêt à amener les médias dans un débat qui aurait dû se faire sereinement entre spécialistes, sur base d'arguments rationnels, pesés, analysés, démontrés ... avant de les exposer au grand public ?"

Il y a dix ans, bien avant le tapage médiatique, on m'avait déjà enseigné cette question à l'université. une cause humaine au réchauffement climatique ne faisait déjà plus aucun doute significatif.

C'est plutôt le grand public qui a mis du temps à se rendre compte du problème. La question n'a pas commencé le jour du déballage médiatique, bien au contraire. Les sceptiques, par contre, on ne les entendait guère du temps où le débat était purement scientifique. Mais maintenant que les médias sont là...

Xime a dit…

A propos de l'ampleur du consensus scientifique, voir aussi cet article.
On y apprend que sur un échantillon de 696 articles scientifiques sur la question, 100% soutiennent l'hypothèse d'une origine humaine du réchauffement climatique.

Très intéressant également ce dossier du magazine New Scientist qui s'attaque aux mythes sur le réchauffement climatique, et aborde également la question du consensus scientifique sur la question.


Pour finir (et sans vouloir en faire un argument), je conseille également cette petite video écolosceptique dont la conclusion est à mourir de rire...

Anonyme a dit…

'xime a dit"Ce faisant, on milite carrément contre la prise en compte des préoccupations environnementales. Car après tout, même si l'on est convaincu du caractère abusivement alarmiste du discours actuel sur le réchauffement climatique (vous l'aurez compris, ce n'est pas mon cas), faut-il freiner la prise de conscience qu'il engendre dans l'opinion publique ?"

à cette question, ma réponse est oui:) Si on est convaincu par une théorie (ici l'écolosceptisme), il me semble logique qu'on défende cette position contre vents et marées. L'autre chose qui motive (puisque telle était la question principale de cet article parait-il), à mon humble avis, la majorité des écolosceptique, c'est leur bonnes intentions. Il me semble en effet aussi illusoire de croire à un complot des lobbys économiques que de croire à un complot des lobbys écologiques. Les contre-vérités, erreurs et approximations que contiennent les discours des deux bords ne sont que le résultat des bonnes intentions et de l'imperfection humaine. Comme je partage les opinions de 'xime sur le sujet (en tous cas jusqu'au point "il faut que le politique fasse quelque chose"), je le choisirai comme exemple.

"A propos de l'ampleur du consensus scientifique, voir aussi cet article.
On y apprend que sur un échantillon de 696 articles scientifiques sur la question, 100% soutiennent l'hypothèse d'une origine humaine du réchauffement climatique."
Si on lit cet article, on y apprend que ces articles font tous partie de la même base d'archives, ce qui peut entraîner un certain biais, mais surtout qu'il n'y a que 75% des articles qui admettent le lien et non pas 100%. Les 25% restants ne se prononcent pas, ce qui expliquent ton raccourcis, mais néanmoins tu as légèrement transformés l'information pour qu'elle t'arrange encore mieux. Le prochain blog transformera à nouveau légèrement cette information, et, dans quelques jours, tu trouveras un blog pour affirmer que 100% des scientifiques sont d'accord sur le lien, qu'ils appellent tous les gouvernements à ratifier le protocole de Kyoto et à utiliser du biocarburant.

Bref, comme je viens de faire mon relativiste, je vais tout de même vous montrer que cette position nuancée aboutit à des décisions tranchées:
-oui, il est raisonable de penser que la majorité des scientifiques admtettent le réchauffement global et lien entre celui-ci et l'activité humaine
-oui il est raisonable que les politiques fassent quelque chose
-non le protocole de kyoto et le biocarburant ne sont pas de bonnes réponses à ce problème, tandis que l'énergie solaire, éolienne, nucléaire, les isolants et j'en passe comptent parmi les solutions.
-oui l'économie de marché est la meilleure solution pour répondre au problème, en partie parce qui est écologique est économique, en partie par une taxe couvrant l'externalité de pollution qu'entraine toute activité humaine.


Et, en passant, pour répondre à une question qui se voulait ironique dans le tas de commentaires précédents, oui il y a des scientifiques créationistes. Ils ne sont pas nombreux, mais ils existent. Et comme ils ne sont vraiment pas nombreux, mieux vaut ne pas enseigner leurs théories pour le moment:)

Xime a dit…

"à cette question, ma réponse est oui:) Si on est convaincu par une théorie (ici l'écolosceptisme), il me semble logique qu'on défende cette position contre vents et marées."

Mais n'y a-t-il pas des raisons évidentes de prendre en compte la protection de l'environnement dans les décisions politiques ? Pollution de l'air, de l'eau, épuisement des ressources... S'opposer à cette prise en compte parce qu'une raison particulière invoquée pour la défendre serait exagérée, n'est-ce pas faire preuve d'une complète irresponsabilité ?

"Si on lit cet article, on y apprend que ces articles font tous partie de la même base d'archives, ce qui peut entraîner un certain biais"

Certes. Cette étude constitue néanmoins un indice de l'existence d'un consensus...

"mais surtout qu'il n'y a que 75% des articles qui admettent le lien et non pas 100%"
C'est pourquoi j'ai dit "696 articles", et pas 928 comme dans le texte original (928 x 0,75 = 696)

Intéressant commentaire, cela dit.

Anonyme a dit…

Ca ne bouge plus beaucoup, par ici. Allez, un peu d'huile sur le feu:

http://www.zetetique.ldh.org/rechauffement_climatique.html

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