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EBE (ancienne adresse): En France, les orangs-outans ont voté...

dimanche 6 mai 2007

En France, les orangs-outans ont voté...



Etonnant, non ?

(oui, ce post est complètement paradoxal par rapport au précedent)

12 commentaires:

laurent a dit…

et le respect tu en fais quoi?

(la moindre des choses qu'aurait pu faire Ségolène Royal dès l'entame de son discours c'était de féliciter son adversaire)

Xime a dit…

Racailles contre orang-outans... Au moins l'appellation simiesque n'a pas forcément de connotation péjorative, c'est un très bel animal !

Et Sarko, lui, ne plaisantait pas quand il a désigné ainsi les habitant des banlieues...

laurent a dit…

il y a des racailles aussi en Belgique

Cab a dit…

@ Xime : Racailles contre orang-outans comme c'est facile et surtout tellement démago... Tu sais très bien que cette phrase n'est pas de lui, il n'a fait que la répêter. Puis, nier l'existence de racailles dans les banlieues françaises, c'est un peu comme nier la corruption à Charleroi : c'est pas le fait de tous, mais c'est pas non plus marginal. On n'est pas populiste/extrémiste/tout-ce-que-tu-veux pour autant en disant cela. Enfin, j'espère, sinon les mots n'ont plus de sens...
Je ne crois pas en tout cas que véhiculer du politiquement correct via une vidéo pas drôle relève franchement le débat. Tu réagis un peu comme l'ensemble de la gauche : amère, elle se révolte. En somme, la démocratie, ça n'est une bonne chose que quand la gauche gagne, c'est ça ?

Xime a dit…

Quelle animosité, cher Cab :)
La vidéo en question n'est pas terriblement contestataire, il s'agit juste de morceaux choisis (et pas les pires) du discours de sarko, avec le commentaire éclairant de nos amis les singes ^^

Pour les racailles, je t'ai déjà expliqué ma position : lorsqu'un ministre de l'intérieur, qui est censé veiller à la paix publique, emploie des mots pareils, pratique l'amalgame et stigmatise une frange de la population, j'estime qu'il commet une faute. Et d'autant plus qu'il a maintenu ce qualificatif à de nombreuses reprises.

Du reste, ce n'est pas le seul écart de langage. Ni la seule fausse note dans son discours. Je pense notamment à ses remarques sur la France qui ne devrait pas rougir de son attitude pendant la 2nde guerre mondiale, car "elle n'a pas inventé la solution finale" (cf. ici). Entre autres.

Pour finir, à propos de l'élévation du débat, je ne m'attendais pas à susciter un quelconque débat de fond hein. Mais j'estime que M. Sarkozy n'est pas un candidat respectable. Mais bon, comme tu balayeras de toute façon mes critiques en les qualifiant de politiquement correctes je sais bien que je n'ai aucune chance de te convaincre.

Cab a dit…

Mon animosité ne fait que répondre à la tienne : je ne suis pas persuadé que tu aurais qualifié les électeurs de ségo d'orang-outans si elle avait gagné...

Je ne partage pas toutes les positions de Nicolas Sarkozy, mais c'est un candidat démocrate et respectable. Dire le contraire, c'est se laisser embarquer, je crois, dans la rancoeur d'une gauche mal préparée à l'élection présidentielle qui, de ce fait, n'a pu que suivre la droite. Refusant d'être pragmatique, elle n'a rien trouvé de mieux que de lancer des attaques ad hominem. Je suis heureux que cette stratégie du "votez contre sarko" n'ait pas fonctionné. Elle montrait bien l'absence totale d'alternative crédible à Sarko. Comme quoi, malgré tout, si on ne discute pas du fond, on ne convainc pas le peuple.

Quant à l'amalgame : si tu réécoutes les discours de Sarko, tu verras qu'il répête bien souvent qu'il ne met pas tout le monde dans un même sac. Les médias ont l'art de s'emparer d'un détail au hasard d'une phrase pour en construire un scandale et je trouve dommage que tu joues ce jeu.

Et puis, je ne comprends pas comment on peut encore le blâmer avec Le Pen à 9% alors que depuis des années, il ne faisait que grimper. Ce n'est certainement pas la gauche avec son politiquement correct, ses non-dits et ses tabous qui lui aurait repris des voix.

S'il faut blâmer quelqu'un pour la victoire de Nicolas Sarkozy, ce n'est ni les "orang-outans" qui ont voté pour lui, ni Sarko lui-même : c'est à la gauche française et sa candidate BCBG (elle ne cadrait tellement pas...) qu'il faut en vouloir.

Xime a dit…

Etrange cette propension à le défendre sans même reconnaitre à tout le moins ses dérives populistes. Si tout le monde l'encensait, je me demande si tu aurais la même attitude par rapport à lui...

Cab a dit…

Et c'est pas populiste de demander à tous les français d'avoir un drapeau chez eux ? Ca veut dire quoi populiste ? Ce n'est valable qu'à droite ? Quel politique ne fait pas de démagogie lors d'une élection, en particulier dans un système uninominal majoritaire ?

Si Nicolas Sarkozy est populiste, alors il est très loin d'être le seul et je ne comprends pas pourquoi ce serait plus choquant dans son chef. Ton problème, c'est qu'il est de droite et qu'il n'en est pas honteux...

Alors, oui, c'est vrai que parfois il dit ce que les Français ont envie d'entendre. Est-ce un dérapage pour autant ? Je ne crois pas. La gauche fait la même chose sur des thèmes de gauche. Personne n'est choqué d'entendre le PS reprendre des mots de Besançenot ou de José Bové, pourquoi dès lors serait-il plus grave que la droite reprenne des thèmes de l'extrême droite ? La France se désintéressait de la politique à cause de la langue de bois que des gens comme toi imposent aux politiques. 2007 arrive et pouf : 85% de participation. Pourquoi ?

Le méchant Sarko qui exploite les peurs des gens. Le PS n'exploite-t-il pas la peur de la mondialisation de son côté ? la peur des délocalisation ? Je ne vois pas ce que ça a de plus légitime.

Alors, bien sûr, Sarko a des défauts et je ne le nie pas. Je ne partage pas toutes ses positions (notamment sur la Turquie). Bien sûr que sa personnalité peut poser problème. En tout cas,je ne l'ai jamais trouvé choquant ou raciste ou amalgamant, etc. (un amalgame tout aussi facile que racaille/banlieue c'est mêler Sarko et Le Pen). Il m'a toujours semblé qu'il apportait les nuances nécessaires dans ce qu'il disait pour, justement, ne pas être qualifié d'extrémiste.

Je peux bien sûr me tromper. Peut-être est-ce un petit Hitler qui a réussi son coup. Mais je ne le crois pas et de toute façon, la gauche française n'avait qu'à faire son boulot et attaquer sur le fond plutôt que d'être bêtement agressive et ad hominem. C'est la troisième présidentielle qu'elle perd depuis Mitterand. Étonnant, non ?

P.S.: Tout le monde l'encenserait s'il n'était pas à droite...

Xime a dit…

Je répète que je ne défend pas particulièrement la gauche française que je trouve assez impotente.

Quelques réponses en vrac :
- Pour moi, l'extrême-gauche n'a rien à voir avec l'extrême-droite, c'est pas parce qu'on les qualifie uniformément (et abusivement pour moi) d'extrême qu'il faut forcément les ranger dans le même sac.

- Sarko est de loin le plus populiste des deux, ce qu'il dit contre la repentance notamment est carrément honteux.

-Non, je ne crois pas qu'il s'agit d'un petit Hitler, faut pas exagérer. Je crois juste que ce type risque de monter les français les uns contre les autres, accroissant le fossé entre "les français qui se lèvent tôt" et le reste, "les délinquants qui ne paient pas leurs tickets"... C'est extrêmement dangereux comme logique.

Je ne monte pas en épingle quelques expressions, c'est des thèmes récurrent qu'il a répété maintes fois.
De plus, je ne crois pas qu'il soit con, donc quand il parle par exemple d'un gène du suicide et de la pédophilie, je crois qu'il est convaincu de ce qu'il dit. Ca révèle une vision complètement déterministe de la vie, opposée à toute idée de prévention, et que je rejette radicalement. C'est plus qu'une droite décomplexée ça, c'est une droite qui a perdu son humanisme.

Cab a dit…

- pour moi, un extrême vaut l'autre. Les camps de concentration n'ont rien à envier aux goulags et des casseurs néonazis ne sont pas plus dangereux que des casseurs d'extrême gauche (la seule différence c'est qu'ils tapent sur des catégories de personnes différentes). Même si une idéologie parait de prime abord plus sympathique que l'autre, l'extrémisme est nuisible, point barre.

- Sur la repentance, je ne suis pas non plus d'accord avec lui, mais je comprends la logique. À force de se victimiser, la France n'avance pas. C'est sûr qu'il ne faut pas renier le passé pour autant.

- pour le reste, il faut toujours bien distinguer la période électorale de la période de pouvoir. Très souvent, ceux qui paraissent les plus "extrémistes" s'adoucissent beaucoup au contact du pouvoir, ne serait-ce que parce que les contraintes institutionnelles ou sociales les y forcent. Il suffit, pour s'en convaincre de jeter un oeil au gouvernement islamiste de Turquie qui est actuellement beaucoup moins "agressif" qu'à l'origine. C'est pourquoi je crois que, loin de l'agitation méditatique typique d'une campagne, il saura être plus polissé. De toute façon un président de la république reste quand même fort effacé. C'est le Premier Ministre qui est sur le front.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les contre-pouvoirs sont importants en France (sans compter qu'il proposait de nommer à la commission des finances un membre de l'opposition, ce qui lui met de sérieux bâtons dans les roues)et que la société civile peut se montrer très très mobilisée lorsqu'un dirigeant dérape. Les électeurs de Sarko l'attendent au tournant quand même...

- sur le gène de la pédophilie, je trouve ça simpliste, c'est sûr. Cependant, la conséquence logique ma parait la bonne : un pédophile ne peut pas changer (je ne savais pas qu'il avait dit la même chose pour le suicide, ce qui, je crois est une erreur). Je ne crois pas que ce genre de choses, lorsqu'elles sont à ce point ancrées soient changeables. Est-ce qu'il étend cette vision déterministe à d'autres comportements ? Je n'en sais rien et c'est vrai que si cela vise des choses plus anodines genre l'homosexualité ou le sado-masochisme, il y a du soucis à se faire pour la liberté sexuelle.

Bref, ce que j'ai trouvé détestable dans cette campagne, c'est que plutôt que d'attaquer Sarko sur le fond, on lui a très souvent lancé des attaques personnelles et des arguments tous faits. Entre Ségo et Sarko, j'aurais choisi Sarko, par défaut disons. J'aurais préféré quelqu'un de moins excité mais globalement je trouvais son programme relativement cohérent et pertinent. Je le précise parce que je ne veux pas non plus qu'on me voie comme béat d'admiration devant lui...

Xime a dit…

Je n'en attendais pas moins de toi !

-> Un article très intéressant sur la position de sarko vis-à-vis de la repentance

Xime a dit…

ah et rien à faire, ses consignes demandant aux agents de la force publique de "faire du chiffre", je trouve ça choquant.

Cf. ici.

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