Je n'ai rien contre la règlementation publique, mais... - EBE (ancienne adresse)
EBE (ancienne adresse): Je n'ai rien contre la règlementation publique, mais...

dimanche 13 mai 2007

Je n'ai rien contre la règlementation publique, mais...


- Extrait du JT de la RTBF du 12 mai 2007 -


...en arriver là, n'est-ce pas un peu ridicule ?

(voir aussi le blog de Simon)

...(réaction de Franky ki) n'est-ce pas avant tout une manière, médiatiquement sexy et conviviale, de limiter la mendicité dans le métro, à travers une procédure parfaitement arbitraire, et donc capable d'éliminer les individus indésirables? Poser la question, c'est (quasiment) y répondre.
Il y a là, je trouve, un sérieux parfum de scandale autour de quelque chose de difficilement avouable pour la STIB -la mendicité importune une partie de ses voyageurs- mais auquel elle souhaiterait s'attaquer, non de front mais en mettant à l'évidence les impératifs de qualité musicale des musiciens du métro; comme si c'était de celà dont "souffrait" une partie de ses utilisateurs...
C'est très particulier, c'est le règne du médiatiquement correct: le téléspectateur attentif se doute que l'initiative a pour finalité de limiter au maximum les mendiants qui officient dans le métro mais il préfère qu'on lui présente un reportage sympathique qui veut lui fait croire, gentil traitement journalistique, que c'est pour rehausser la qualité musicale des musisciens sous-terrains qu'un tel casting est organisé.
En tout cas, on peut féliciter la STIB pour la manière dont elle a attaqué le "problème" sous-disant posé par cette forme de mendicité courante dans le métro sans porter la moindre atteinte à son image. Du grand art!

3 commentaires:

Cab a dit…

En même temps, il faut bien un débouché pour les gens de la Nouvelle star :D

Xime a dit…

Et on peut féliciter la RTBF pour le traitement complètement dénué d'esprit critique qu'elle a fait de cette info... Ce qui est sidérant avec ce reportage c'est que l'initiative de la STIB a presque l'air sympathique (comme l'a dit francky).

Affligeant.

Franky ki a dit…

Voici un courriel envoyé par mon frère à l'un de ses anciens collègues de L'IHECS qui est aussi et surtout l'auteur du reportage "incriminé".

C'est du tout beau mail, attention.

A noter que le présent courriel est resté lettre morte; y aurait-il des remords de la part de ce jeune journaliste?

"Cher Thomas,

C’est mon frère, via un blog dont il est co-auteur , qui a
attiré mon attention sur ton sujet JT concernant les
musiciens ambulants et la Stib.
Cela m’a fortement attristé d’assister à l’entreprise
de "sympathisation médiatique" dont tu es crédité
d’auteur. Comment ne pas comprendre que la STIB, à
travers cette mesure veut exclure du métro les
indésirables… Le client modèle est déprimé lorsqu’il
est confronté à la pauvreté ? Evacuons la pauvreté…
une réflexion marketing d’une logique implacable en
fin de compte.
Aujourd’hui, on cible les musiciens car il est
relativement aisé de fixer des critères esthétiques en
matière de musique sans qu’un trop grand nombre ne
s’en indigne. Et puis ensuite ? Pourquoi pas, après,
dégager ceux qui dérangent visuellement… et hop : exit
les détenteurs de bec-de-lièvre et autres
culs-de-jatte…
Voir la stib procéder de la sorte ne m’a pas étonné.
Cela fait partie de leur plan général qui vise à
rendre plus « chics et trendy » les transports en
commun (nouveau tram, musique « pop » dans les
stations, nouveaux kiosques). Ce qui me surprend
davantage, c’est de voir comment tu participes à faire
passer cette mesure comme celle d’une entreprise « fun
et moderne ». Ce fameux casting n’est qu’une
abominable machine à exclure. Toi, tu le présentes
comme une initiative plutôt « fun » et sympa, mise sur
pied par des gens qui seraient soucieux d’offrir au
voyageur un bon moment de culture.
Loin d’être un défenseur des pauvres, des opprimés ou
des musicos boiteux, je déteste les mesures
bourgeoises d’exclusion, surtout lorsqu’on essaie, par
les médias de détourner l’attention des gens. Je ne
dis pas que c’était là ton intention, peut-être n’as
tout simplement pas eu le temps de réfléchir aux
motivations réelles des dirigeants stib. Ou peut-être,
comme se le demande mon frère, as-tu été contraint de
faire un traitement "convivial" de l'information, sans
même avoir pu émettre -sous forme d'interrogation- une
quelconque opinion selon laquelle le but non avoué de
l'initiative en question était de mener la guerre à la
mendicité crasseuse ??

Enfin voilà tout. J’ai eu envie, étant donné qu’on se
connaît un peu pour s’être croisés dans certaines
petites sauteries, de t’interpeller sur cette
question…

A plus et bonne continuation dans ton job de
journaliste

Damien H."

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